Le Club Des Lecteurs
Avec toutes mes sympathies, Olivia de Lamberterie

« Avec toutes mes sympathies », c’est cette expression québécoise. C’est ces quelques mots qu’on lui dira, ce jour, lorsqu’elle débarque à l’aéroport de Montréal. Cette expression, on l’utilise pour exprimer ses condoléances. Parce qu’elle vient de lui dire, au douanier, cette réalité qui claque en même temps que ses talons sur cet autre continent. « Je viens enterrer mon frère » Ce frère, Alexandre. Cette sœur, Olivia. Ce livre qui le raconte, autant qu’il la raconte. Qui nous écrit comment, sans tenter de nous expliquer pourquoi. Parce que des « pourquoi », il n’y en a pas. Malédiction familiale ou hasard mal tombé. Certains cœurs naissent-ils tristes ? D’une tristesse que la plus claire des lumières ne pourrait blanchir malgré tant d’efforts effectués ? Témoin de ces jours noirs, de cette âme torturée, de ces matins d’espoir et de ces nuits de désespoir. Témoin de cette maladie au nom inconnu, ou trop peu. L’auteure nous livre l’histoire de ce frère disparu avec une franchise et une authenticité bouleversante. Frappante. Il en faut du courage pour se regarder d’aussi près. S’observer, aussi bien. Pour mettre des mots sur des situations si douloureuses, des moments si perturbants qu’ils font appelle à ces souvenirs qui vous serre et vous empoigne le cœur. Vous coupe la respiration. Vous laisse sur le côté, abandonné. Elle a essayé, elles ont essayé. Avec Florence, cette belle-sœur solaire, musicienne virtuose s’accordant de toutes ces fausses notes pendant ces années. Tant et tant. En vain. Il est de ces maladies qui nous arrache à la vie, rajoutant des kilos à un quotidien trop lourd. Un fardeau à ce bagage épuisant. Peut-on juger ? Et cette question, si dure : est-il enfin heureux, là où il est ? Je connaissais Olivia De Lamberterie journaliste, je la découvre auteure. S’étant nourrie des mots des autres, désormais, c’est à moi de me nourrir des siens. Premier roman empreint d’authenticité, écrit dans une franchise et une intimité renversante. C’est un texte qui m’a impliqué, engagé, secoué. À lire pour la lumière au milieu du noir que ce livre dégage !