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  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Douce, Sylvia Rozelier


« Plus tard, je me suis souvent demandé si tout s’était joué à ce moment précis, quand j’ai étouffé mon intuition première. En y repensant à la lueur des événements ultérieurs, il me parait qu’il annonçait tout mes renoncements futurs, qu’il les autorisait presque. Un point de départ et de non-retour tout à la fois, la limite étant franchie pour toujours, une brèche que tu n’allais cesser d’élargir » Douce l’histoire aurait pu l’être. C’est ce qu’on attend d’un amour non, de la douceur ? Ici l’amour est un hasard. Il prend le visage d’un homme, un narcissique, un pervers, égoïste, menteur, malade. Lui a ce visage, mais Elle ne le voit pas. Ils se rencontrent alors qu’elle est avec Adam. En couple depuis des années, comme une douce habitude à laquelle Lui donnera une couleur terne. Pourquoi Lui ? Elle ne sait pas. Il est plus vieux, pas spécialement son style, habite à l’autre bout du pays, mais ce soir là, elle la pose sa tête, sur son épaule qui déjà l’attire tant. Embarquée dans cet amour invivable, destructeur, impossible, Sylvia Rozelier nous fait témoins, impuissants, de la dépendance malsaine qui va se créer. Cet homme nous répugne, nous dégoûte. Usant et abusant de mensonges, de fausses promesses, de beaux rêves et de charmantes paroles. Tout le talent de l’auteure c’est de regarder cet amour avec un œil objectif, tranchant, percutant. Sans pitié. Le cœur posé sur la table, elle le dissèque. Sans ménagements. Et nous, on retient notre souffle, regardant, redoutant, observant ce qu’Elle seule ne voit pas. À lire pour comprendre comment, pourquoi, à cause de qui ou de quoi, on peut tomber fou et malade d’amour. Un véritable coup de cœur de la rentrée littéraire !

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