Le Club Des Lecteurs
Dura Lex, Bruce Desilva

Est-on responsable de ses actes lorsque l’on a 13 ans ? Lorsque l’on se faufile, la nuit, par cette fenêtre restée entrouverte ? Que l’on s’empare, doucement, silencieusement, d’un couteau ?
Que l’on tranche, poignarde, assassine ces femmes et ces petites filles ? Kwane Diggs est mineur lorsqu’il est arrêté pour ses meurtres. Et comme tout prisonnier mineur, il sera, selon la loi de Rhode Island, libéré le jour de sa majorité à ses 21 ans. Mais alors que la date approche, Edward Mason, un jeune journaliste, est persuadé que des preuves et accusations sont fabriquées et montées contre Diggs afin de le maintenir en prison. Peut-on mentir pour protéger ? Pour éviter de laisser dans la nature un véritable monstre ? A t-on le droit de jouer, de s’arranger, de travestir la justice ?
Ou doit-elle à tout prix être immaculée et empreinte de vérité, quelques soit les individus, quelques soit les circonstances ? C’est au travers de ces nombreuses questions que nous évoluons dans ce thriller à la construction et la trame narrative originale. Ici le tueur est connu. Son visage identifié, familier dès les premiers chapitres.
La tension ne repose pas sur cet aspect de l’enquête. Là où l’auteur arrive à nous tenir en haleine, c’est sur ce positionnement : a t-on le droit de s’arranger avec la vérité ? Et nos propres questionnements s’en trouvent eux aussi chamboulés. Troisième roman de l’auteur, je l’ai lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle puisque Dura Lex est en lice dans la catégorie Policiers. À lire pour l’originalité du point de vue. Un thriller pas comme les autres !
Publié aux éditions Actes Sud !