Le Club Des Lecteurs
Généalogie du mal, Jeong You-Jeong

Il se réveille. Cette odeur. Reconnaissable entre mille. Effleure son t-shirt. Il est dur, sec. Du sang. Du sang séché. Il se réveille couvert de sang séché. Et alors que Yujin regarde avec horreur l’aspect de sa chambre, seule indice sur le déchaînement de violence ayant eu lieu entre ses murs, il découvre. En bas de l’escalier, sa mère. Froide. Morte. Un cadavre. Gisant. À ses côtés, toujours ce sang, autour d’elle. Comme une auréole du diable. Sa gorge est tranchée, d’une oreille jusqu’à l’autre. Sauvage. Et ce cri, qui s’impose à lui. C’est sa mère, il se souvient, il l’entend encore dans sa tête. Il ne se rappelle plus. Que s’est-il passé ? À 26 ans, Yujin n’est que trop habitué à ses crises qui le prive de certains souvenirs, de certains événements. La culpabilité s’abat sur lui, en même temps qu’une recherche de sens. Et la terrible question se pose, rapidement. Non, il n’a pas pu faire ça, c’est impossible. Dès le début, on est saisis par l’ambiance malsaine, pesante. Lente, mais saisissante. Macabre. Plongeant dans le passé, on tente de comprendre, en même temps que Yujin, comment les choses ont-elles pu lui échapper. À ce point. Lui, ce fils modèle. C’est un huit clos mental, une traque, une chasse. Oppressante. Au plus près du mal, de la psychologie et des mécanismes de ce dernier. On vit, on découvre le monstre. L’originalité de ce thriller, c’est incontestablement son écriture, tout en tension. Son rythme, qui se veut lent mais prenant. Le mal se diffuse, doucement, sûrement... À lire pour l’originalité de ce thriller, glaçant ! Il est publié aux éditions Philippe Picquier !