Le Club Des Lecteurs
La métamorphose, Kafka

« Un matin, au sortir d’un rêve agité, Gregor Samsa s’éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine. Il était couché sur le dos, un dos dur comme une cuirasse, et, en levant un peu la tête, il s’aperçut qu’il avait un ventre brun en forme de voûte divisé par des nervures arquées. La couverture, à peine retenue par le sommeil de l’édifice, était prêt de tomber complètement, et les pattes de Gregor, pitoyablement minces pour son gros corps, papillonnaient devant ses yeux. »
Gregor, ce jeune homme représentant de commerce, se réveille un matin dans le corps d’un insecte disgracieux.
Une sorte de cafard à l’aspect ragoûtant.
Écœurant. Dès les premières lignes, l’angoisse vous prend. Tout comme Gregor, vous vous retrouvez étouffé, suffocant dans ce costume d’insecte que personne ne semble pouvoir regarder.
Ne serait-ce que supporter. Le voir est insoutenable. L’imaginer tout autant. Rejeté par sa famille qui ne voit désormais en lui qu’une bête immonde étant la cause de nombreux problèmes et malheur.
On aimerait l’aider, mais le ferions-nous vraiment ?
Aurions-nous la force, plus que ses propres proches de lui trouver une solution ? Quel sort réserve t-on à ceux dont la vie n’a plus aucune valeur ?
Ceux construit par et pour évoluer dans l’hideux ? On t-il leur place dans un quotidien où chacun tente justement de le fuir ? De ne surtout pas se trouver à ses côtés. La laideur est contagieuse, n’est-ce pas ?
Dans ce court roman, c’est une déchéance complète dont nous sommes les témoins. Un abandon dont la cause est ici fantastique, mais dont on saisit très vite les parallèles pouvant être fait dans d’autres situations bien plus quotidiennes. C’est une lecture étrange, pleine de malaise et de profondeurs.
Une fable dont chacun se fera sa propre morale. Une réflexion aussi. Sur l’individu, les liens familiaux, la solitude, la différence aussi.
À lire !