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  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Les garçons de l'été, Rebecca Lighieri


« Avec eux, je tremble, je frémis, je suis dans l’adoration, et ce n’est pas un service à rendre aux enfants que de les adorer »

Zachée et Thadée.

Ses fils, ses demis-dieux, ses monstres de la mer toujours sur leur surf dont Mylène est si fière.

Ses hommes à elle, grands, beaux, forts, intelligents, musclés, aux boucles blondes sauvages, et à la peau doucement bronzée. Bien sûr elle aime son troisième enfant, sa fille, Ysé, mais ses garçons, c’est autre chose. C’est son existence, entière. Ce qui la fait vivre et ce pourquoi elle vit. Elle les sait supérieurs aux autres. Plus attirants, plus réfléchis. Ils iront plus loins, plus hauts. Élevés en gagnants, ce sont des titans. Mais comme dans tout mythes, les demis-dieux n’ont pas forcément leur place au Paradis...

La malédiction prend parfois naissance dans le plaisir, comme pour souligner la cruauté qui nous attaque. Cette sonnerie en pleine nuit, annonciatrice du malheur à venir. La voix de notre enfant, tremblante. Et ces quelques mots qui condamne définitivement l’avenir. Thadée a été attaqué. Pendant qu’il surfait. Une vague. Un requin. Une jambe. Une jambe qui n’est plus. Dévorée. Déchiquetée. Amputée. Voilà maman, Thadée n’a plus qu’une jambe. Tu arrives bientôt ?

Comme lorsqu’une pierre se retire et que la fondation s’écroule, la vie de la famille ne sera plus jamais la même. « Après la pluie, le beau temps » mais l’orage peut-il ne jamais partir ? L’horreur peut-elle s’immiscer jusqu’à ne jamais nous quitter ? Était-elle finalement présente depuis toujours ? Évoluant, dans l’ombre, discrète, pour mieux rayonner au moment destiné ? Cette famille est maudite, mais vous n’imaginez pas à quel point. Tour à tour les personnages parlent, se dévoilent, remplis d’une noirceur malsaine, de secrets et de petits arrangements quotidiens dont ils trouvent toute la justification dans une mauvaise foi cruelle. Une véritable malédiction où le souffle malsain n’a jamais été aussi étouffant.

À lire pour la malédiction et l’horreur de l’âme humaine.

À offrir aux amateurs de surf, le roman nous plongeant dans cette ambiance (mais pas très joyeuse, vous l’aurez compris) 🏄‍♂


Publié chez Folio.

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