Le Club Des Lecteurs
Lundi, c'est musée ! : 1

« Fille avec un masque de mort », Frida Kahlo, 1938.
Cette année la rentrée littéraire nous offre l’occasion de nous plonger de l’une des figures artistiques les plus populaires de ces dernières années, devenant même une icône : Frida Kahlo.
Frida dont la vie et l’œuvre sont rythmés par la mort. Qui l’approche, qui la nargue, qui ne la quitte pas. Compagne indésirable dont elle souhaiterait se débarrasser mais à laquelle personne ne semble pouvoir échapper. Pas même un enfant. Pas même les siens. Ceux qu’elle porte. Elle peint ce tableau, le cœur meurtri et le corps vide de ses bébés qui lui échappent, qu’elle perd à tour de rôle comme une malédiction viendrait la frapper, encore et encore. Les peines s’accumulent dans ce corps cassé. Nous sommes en 1938 lorsqu’elle réalise ce tableau, et les fausses couches sont quelque chose qu’elle ne connaît déjà que trop bien. Envers et contre tout, contre tous, elle veut enfanter. Son « dieguito ». La mort. La mort qui frappe et qui s’invite sur le visage de cette petite fille, représentation enfantine de Frida elle-même. Ce masque, symbole bien connu de la culture mexicaine si chère à l’artiste. Ces « calaveras », ces têtes de morts qui la symbolise mais de manière joyeuse et colorée. Ici, neutre. D’un blanc innocent ponctué de jaune. Frida cherchait-elle à éloigner les démons ? Conjurer les mauvais sorts dans des rites protecteurs ?
La fleur, entre ses mains, un souci. Cette fleur jaune qui guide, amène, transporte les esprits vers leurs autels, leurs lieux de repos éternels. À ses pieds, un talisman qui nous effrayerait presque. Vertues magiques et protections. Le Mexique tant aimé est là. Se parant contre l’horreur, se réfugiant où il est possible, comme Frida le ferait elle-même dans ses tableaux, à l’intérieur desquels elle ne cache rien. Ni la souffrance, ni l’horreur.
Sublime et douloureux.
Vous connaissiez ce tableau ? Que pensez-vous de l’œuvre de Frida ?