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  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Lundi, c'est musée ! : 10


« Le cauchemar », Johann Heinrich Füssli, 1781


🧟‍♂️🐴🌘



C’est la dernière semaine de ce mois placé autant sous le signe de la frayeur que de la fascination 👻. Halloween, c’est l’occasion pour beaucoup de nos figures issues des diverses traditions, croyances, et légendes de ressortir. Dans le tableau que je vous présente ce soir, il n’est pas directement question de sorcières 🧙‍♀️, de fantômes 👻, ou d’esprit démoniaque 😈. C’est d’une manière bien plus suggestive que le peintre Johann Heinrich Füssli nous invite à regarder ce « cauchemar »...


La femme est allongée, dans une pose évoquant bien plus un évanouissement indépendant de sa volonté, que le sommeil paisible censé l’accueillir. Lumineuse, toute de blanc vêtue, elle tranche et contraste avec le reste du tableau d’une noirceur effrayante. Le peintre se joue du jeu du clair/obscur. Autour de cette femme, les éléments que l’on identifie comme ceux d’une chambre nous plonge et nous enferme dans une troublante intimité. Nous ne devrions pas être là. Nous ne devrions pas voir cela. On suffoque dans cette pièce qui nous semble tout à coup si étriquée. Le cheval 🐴, caché derrière les rideaux rouges, n’a rien de rassurant. Ses yeux vitreux, globuleux, et ses narines épaisses lui donnent cet air presque impatient, à la limite du dégoûtant, le plaçant dans cette posture de voyeur impatient. Il attend. Le piège se referme bientôt.

Le monstre sur la poitrine de la femme nous regarde.

Observe. Fixement. Troublant. Malgré nous il nous invite dans ce cauchemar, de plus en plus vivant. Le regard fuyant, ses intentions ne font que peu de doutes. La femme lui appartient, elle lui est livrée dans ce sommeil terrible qui la retient prisonnière. Dans le folklore germanique, ce monstre est un Kobold, un incube, ce qui signifie en latin « couché sur ». Et il l’est couché sur. Sur cette femme innocente, comme le prêtait la croyance pendant longtemps.

Le cauchemar ne pouvait être une manifestation naturelle de l’esprit, c’était celle d’une créature surnaturelle qui oppressait alors physiquement le dormeur. ... en vous souhaitant une bonne nuit ? 😈

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