top of page
  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Lundi, c'est musée ! : 4




Le rêve, Douanier Rousseau, 1910.

Alors que la chaleur revient, pour notre plus grand bonheur, profitons-en pour s’offrir une petite escapade au milieu de la jungle... Une jungle flamboyante, mystérieuse, magique. Chut... Écoutez, vous entendez ce calme ? Cette douce musique qui nous berce au milieu du vent qui souffle dans les feuillages ? Venez vous délecter devant Le rêve du Douanier Rousseau.

De son vrai nom Henri Rousseau, ce douanier parisien est célèbre pour ses nombreux tableaux à l’esthétique exotique et aux couleurs travaillées dans les moindres détails. Pourtant, Henri ne quittera jamais la capitale, fidèle à Paris. Ses voyages, il les fait lors de ces visites dans différents musées, comme celui d’Histoire Naturelle, ou lorsqu’il se promène, le regard attentif et l’imagination débordante, dans les serres du Jardin d’Acclimatation. Cet homme, si souvent moqué et critiqué pour la prétendue naïveté et simplicité de ses tableaux, réussi à nous faire voyager sans jamais l’avoir fait lui-même. Magicien aux pinceaux enchantés, c’est un monde vivant et enchanteur qu’il nous offre dans ces peintures. Le moment est suspendu. Féerique. Magique.

Dans Le rêve, cette femme, nue, presque allongée sur ce sofa, est Yadwigha un des derniers amours du Douanier Rousseau. Il la représente telle Ève, s’offrant au péché, attisant le désir, et l’accueillant presque de cette main tendue. Tendue vers quoi ? Vers ce musicien qui hypnotise son monde par sa mélodie ? Les animaux se trouvent eux aussi comme envoûtés, leurs grands yeux quasi humains ouverts. Ils sont sauvages, et pourtant, ici lions, oiseaux, singes, serpents, et éléphants semblent nourris d’une même et douce harmonie. Réunis dans ce paradis imaginaire et reposant.

Ce tableau réalisé dans les derniers mois de vie du peintre est nourrit d’un trouble doux, sucré, presque réconfortant. Les couleurs, extrêmement travaillés (on compte pas moins de 22 nuances de verts dans celui-ci) fascinent pour un homme n’ayant jamais pris une seule leçon de peinture de toute sa vie.

Finalement, le plus beau voyage ne serait-il pas celui de l’imaginaire ?

bottom of page