top of page
  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Moi, Tituba sorcière..., Maryse Condé



🧙‍♀️🧿🔮

Résumé de l'éditeur :

" Abena, ma mère, un marin anglais la viola sur le pont du Christ the King un jour de 16** alors qu'il faisait voile vers La Barbade. C'est de cette agression que je suis née..."

Ainsi commence la roman que Maryse Condé a consacré à Tituba, fille d'esclave, qui fut l'une des sorcières de Salem. 

Comment Tituba acquit une réputation de sorcière à La Barbade, comment elle aima et épousa John Indien, comment ils furent tous deux vendus au pasteur Samuel Parris qui les emmena à Boston puis dans le village de Salem. C'est là, dans cette société puritaine, que l'hystérie collective provoqua la chasse aux sorcières et les procès tristement célèbres de 1692. 

Maryse Condé a choisi de nous parler de Tituba que l'Histoire a oubliée pour ne retenir que les sorcières blanches, celles qui furent pendues et qui inspirèrent Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller. "


🧙‍♀️🧿🔮


Jeune et libre Tituba. Que t’a donc réservé l’existence, toi qui est la preuve que les cœurs purs ne sont pas les plus tranquilles. Sur l’île de la Barbade, tu vis seule. À l’abri de la civilisation et de ses folies esclavagistes. Entourée de tes poules et de tes herbes aux remèdes magiques, ton quotidien est doux. Il t’offre une liberté que peu des hommes que tu connais peuvent se permettre d’avoir.

T’en rends-tu compte à ce moment là ? Es-tu conscience que la liberté ne peut malheureusement se partager que dans cette solitude terrible ? Ton cœur ne le pense pas. Et lorsque ton regard croise celui de cet esclave du nom de John Indien, il ne sait résister.

Tu tombes éperdument amoureuse, une autre sorte de liberté, celle de vos corps qui se découvrent et s’ouvrent dans ces huttes tremblantes. C’est le premier des mauvais tours que te réserve l’existence. Le cœur accroché, dépendant, de cet homme à qui tu offres déjà tant. Tu te lis à lui, et le suit dans une existence où tu découvriras qu’elle n’aura de sens que dans le devoir et la soumission que t’imposera ta couleur de peau. Tu es différente. Tu intrigues. Tu fais peur. Les gens se méfie de toi, et pourtant, tu sais leur faire tant de bien. Tu soignes, penses, guérit comme personne. Tu sauves leurs femmes du sommeil définitif qui semble s’abattre sur elles et pourtant... Aux yeux de beaucoup tu restes cette femme. Cette femme noire. Cette femme à la couleur nuit et au cœur couleur ténèbres. Le destin ne t’épargne rien. Pas même ce village où l’hystérie collective te conduira aux massacres que beaucoup connaissent. Tu viens de fouler le sol de Salem.

Dans ce roman, Maryse Condé reprend et réhabilite l’existence de Tituba, une esclave ayant réellement existé. Au cœur du procès des sorcières de Salem, elle sera condamnée à mort. Ici, l’auteure lui offre cette destinée différente qui la ramènera sur ses terres d’origine, celles qu’elle n’aurait sans doute jamais du quitter. C’est un roman passionnant qui nous plonge dans une période de l’histoire terribles où des êtres qui se pensaient bien « humains » agissaient comme les démons qu’ils espéraient chasser à travers les condamnations aléatoires s’abattant au bon vouloir de quelques hommes. Le thème de la sorcellerie mélangé à celui de l’esclavagisme offre un roman aux dimensions profondes et aux résonances multiples. D’une plume passionnante, écrit comme un conte à la fin tragique, l’existence de Tituba nous happe et ne nous lâche plus jusqu’aux dernières lignes.

À lire pour ceux/celles qui s’intéresse à l’histoire des sorcières de Salem !

À compléter avec la lecture de Les sorcières de Salem la pièce de théâtre d’Arthur Miller dont je vous parlais il y a quelques posts 😉

Publié chez @folio_livres 🧙‍♀️🧿🔮

bottom of page