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  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Petite femme, Anna Giurickovic Dato


Maria vous regarde, de ses grands yeux, expressifs. Vous appelant, vous narguant, minaudant, vous cherchant. Elle pose ses douces mains sur vos épaules. Vous masse, de ces gestes forts et tendres à la fois. Virevoltant, sa robe se relevant, s’abaissant. Vos yeux se posent, s’arrêtent sur ses formes qui deviennent dans ce corps des courbes. Courbes fourbes. Marie est provocante, aimante, presque amante. Maria a 13 ans. Est-ce encore une enfant...? Dans une alternance de passé et de présent, nous sommes à table avec Maria, cette enfant au comportement inquiétant, troublant. Sa mère Silvia lui présente son compagnon, Antonio. Cette rencontre entre l’homme et la jeune fille nous plonge à Rabat, dans les premières années de Maria. Sous la chaleur écrasante du soleil marocain, les comportements brûlent d’indécence. Pourquoi Maria est-elle si violente, provocante, sauvage ? L’entourage se pose des questions, Silvia ferme les yeux. Les agissements de Georgio, son mari, sont-ils normaux ? Quelqu’un ferait-il du mal à cette enfant ? Pourquoi refuse t-elle de dormir ? Petite femme comme l’avait fait précédemment la jeune Lolita de Navokov, respire, transpire le scandale. Les limites se franchissent au travers d’allusions et d’illusions terribles. Le mal, juste sous nos yeux, n’est pas vu, pas perçu. Il se diffuse dans cette petite comme le diable. La rendant méchante. Obsédée, et obsédante pour les hommes. On est mal à l’aise devant tant de sexualité, de charme, de la part de celle qui n’est encore qu’une enfant. Comme avec Humbert dans Lolita, on en arriverait presque à souffrir de pitié pour Antonio, prisonnier de cette petite femme envoûtante. Et pourtant Antonio, comme Georgio, si coupable, si faible, si monstrueux. Dans une ambiance étouffante, l’auteure analyse avec brio les sentiments féminins, l’ambiguïté d’une relation mère/fille, et la complexité de l’âme. À lire pour ceux qui ont aimé Lolita de Vladimir Navokov ! Petite femme est publié aux éditions @editionsdenoel et traduit de l’italien par @lisecaillat !

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