Tous les hommes désirent naturellement savoir, Nina Bouraoui

De toi Nina, je ne connaissais rien. Je referme ce roman, cette auto-fiction, avec cette impression de te connaître, de te comprendre parfois. De me sentir tiraillée pour toi, dans cette quête sexuelle, cette recherche identitaire. D’être plongée avec toi, dans les Clubs de Paris où tu découvres la violence du désir qui t’habite, faisant écho à celle qui est née bien avant, de l’autre côté, dans cette Algérie meurtrie. Ton enfance, ton adolescence, ta jeune vie d’adulte tu nous en offres des passages. Tu nous donnes des brides de vie que j’ai parfois eu du mal à relier entre elles, dont j’ai parfois cherché la cohérence, le lien. Finalement j’étais un peu perdue… peut-être comme toi sans doute ? Toi, cette jeune femme, tiraillée entre ces deux pays qui font parti de ton être.

Nina Bouraoui rythme son récit de chapitres courts, faciles, et agréables à lire. Elle écrit au travers de trois prismes qui s’alternent au fur et à mesure du récit : « devenir », « savoir », « se souvenir ». Assurément thérapeutique pour l’auteure, elle exorcise ses démons, les assumes, les nommes, pour mieux les accepter. C’est une lecture compliquée à résumer tant elle est aussi passionnante que décousue par moment. À lire pour ceux qui aiment l’authenticité, de la vie autant que des mots !