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  • Photo du rédacteurLe Club Des Lecteurs

Une vie de pierres chaudes, Aurélie Razimbaud


Il y a Rose, il y a Louis, il y a Antoine. Il y a aussi l’Algérie, son histoire, son indépendance. Et dans celle-ci il y a l’amour, la vie, la guerre, l’horreur, le sang, la chaleur, les rires… Le premier roman d’Aurélie Razimbaud est à l’image de son début : une bulle de champagne. Pendant que nos personnages le boive et trinquent avec, le récit avance, monte en puissance, tout comme cette bulle, et arrivé à sa limite, finit par éclater délivrant ses arômes qui ont un goût de secret et de mémoire. Rose est une fille d’expatriée privilégiée, évoluant dans un milieu douillet et luxueux. Sous ce soleil algérien écrasant, elle joue au tennis, trinque avec ses amies, dine chez l’ambassadeur, danse dans les soirées. Lors de l’une d’elles, elle rencontre Louis. Jeune homme aussi charmant qu’il se trouve être mystérieux. Ils tombent amoureux, s’épousent, ont une petite fille qu’ils appellent Violette. Mais Louis est abîmé. Elle le sait, elle en est sûre. Elle entend ce cri déchirant briser sa nuit, lui laissant le regard vague et les joues perlées de larmes. Quelles horreurs peuvent rester ancrées aussi fort, aussi profond ? Quel mal aussi violent peut briser un homme ? Qu’est-ce qui a causé cela ? Comment réparer cet homme cassé par des souvenirs, qu’il refuse d’évoquer ? Et où va t-il lorsqu’il disparaît pour ne revenir qu’avec cet air absent qu’elle aperçoit de plus en plus ? Dans ce climat d’après guerre, j’ai d’abord cru assister à une intrigue amoureuse. Un triangle amoureux qui se révélera prendre une toute autre image que celle que je lui avais imposé. Ce secret dont on perçoit toute la gravité, toute la puissance, prend finalement l’aspect d’un visage inattendu. Transportée dans différentes époques, de Marseille à Alger, du front des combats au cocktail mondain, du cœur de l’horreur à la douceur d’aimer. Ce livre c’est aussi un roman de mémoire. Pour ne pas oublier.

Les non-dits sont nombreux, les sous-entendus aussi. Ce qui est dit, très clairement, c’est la force et la puissance de l’oubli, autant que celle du pardon. À lire pour l’époque que la jolie plume de l’auteure nous fait revivre, et nous permet de ne pas oublier !

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